LA MÉDIATHÈQUE ÉDUC’ACTIVE DES CEMÉA

Atelier : Les enjeux de l’utilisation des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ne représentent pas uniquement le danger et peuvent, par leurs fonctionnalités être source d’échanges et participer au lien entre les individus.
Média secondaire

Crédits Photos : Adem Ay sur Unsplash

Partie 1 - la thématique : l’utilisation des réseaux sociaux

La thématique traitée au sein de ce parcours et celle des réseaux sociaux. Nous nous intéresserons à la manière dont les jeunes et leurs parents les utilisent, mais aussi au fonctionnement et à l’utilisation des données des utilisateurs par les plateformes numériques tels que Facebook, Instagram,etc.

Il s’agit ici de donner les clés sur le fonctionnement des réseaux sociaux, ce qui permet d’en saisir les dynamiques et les fonctionnalités mais aussi de transmettre un ensemble de bonnes pratiques afin de préserver son identité, son image et de se protéger de la violence en ligne, qui peut s’étendre au-delà du numérique. Ce parcours est destiné aux adolescents et aux parents, parfois démunis face à ce rapport à la technologie et ses conséquences sur leur progéniture.

Nous partons du principe qu’il est important que ces deux catégories de public connaissent le fonctionnement du système dans lequel ils évoluent et puissent trouver des recours, des solutions à des problèmes qu’ils peuvent rencontrer.

Ce parcours à pour objectif d’être vécu par ces deux publics en même temps, permettant de ne pas uniquement produire un discours sur l’utilisation des jeunes destiné aux parents mais de produire un échange, une discussion, un partage entre les générations.

Partie 2  - mise en pratique

Titre de l’activité : Apprendre à se servir des réseaux sociaux

Durée Globale : 6h

Publics cible: à partir de 13 ans

Intervenant.e.s :

- un animateur/ médiateur/ facilitateur, travaillant sur les questions d’éducation aux médias et l’information

Objectifs Généraux : Pour ce faire, nous imaginons un parcours de trois séances de deux heures qui se construisent toute autour des thèmes suivants : compréhension du fonctionnement de ces médias, assurer sa sécurité sur internet, valoriser la relation parent-enfant. Le format a été choisi afin d’aborder différents angles de la culture numérique et ses dangers, sans toutefois pouvoir être exhaustif, mais aussi de pouvoir s’appuyer sur la construction de la confiance entre les participants, relation conçue comme la base des échanges lors des ateliers.

Les trois parties permettent également de créer un rappel des notions abordées dans la séance précédente ce qui participe à leur mémorisation. En plus des échanges, nous favorisons les stratégies créatives et organiserons lors de la troisième séance la création de contenus de prévention sur les usages des réseaux sociaux destinés à y être diffusés. Les participants constitueront entre 6 et 10 binômes enfant-parent. Les enfants doivent avoir au moins 13 ans (âge légal d’inscription sur certains réseaux sociaux qui permet également d’aborder avec précaution mais sans tabou certains sujets sensibles). Cette démarche éducative est pensée de manière ludique et participative, qui mobilise la coopération et l’intelligence collective afin de résoudre des situations et de rendre l’atelier dynamique.

Ces ateliers peuvent se faire dans un cadre associatif, à la demande d’associations de parents d’élèves par exemple ou d’associations de quartier si les habitants se mobilisent sur ces questions. La formation du parent nous semble nécessaire car contrairement à l’enfant, il échappe aux moyens de préventions déployés dans les établissements scolaires, et même si cette génération parait globalement à l’aise sur internet, les points de vigilance ne sont pas les mêmes pour un adulte ou un enfant (même s’ils peuvent s’en inspirer). La forme participative a été choisie dans le but de rendre d’une part ces ateliers vivants, mais surtout de mettre les échanges d’expérience au cœur du dispositif.

Supports :

- une salle assez grande avec des tables et chaises pouvant être mobiles qui pourra rester en l’état pendant tout le parcours,

- des murs vides, un ordinateur et un rétro-projecteur.

- Nous ajoutons le matériel qui correspond aux différentes animations.

Atelier 1 : Utilisation des réseaux sociaux, algorithmes, publicité

Première partie :

  • Elle sera composée d’une introduction avec la présentation du projet et du/de la médiateur.rice. L’atelier débutera par un brainstorming à l’aide de post-it sur les usages que chacun fait d’internet, sans forcément se fixer sur les réseaux sociaux. Chaque participant ira placer ses post-it sur un tableau ou feuille blanche, en choisissant la manière de les disposer.

Résultat attendu : se rendre compte qu’une grande partie de notre utilisation d’internet quotidienne est destinée à la communication.

  • Pour continuer, chacun des participant.es listera les réseaux qu’il utilise. Certains seront inconnus ou mal connus des parents, les jeunes devront alors expliquer le principe de leur réseau favori, de ce qu’il aime dans son utilisation. (On parle par exemple de SnapChat ou TikTok).

Lors de ces ateliers, il faut garder à l’esprit que nous nous adressons à des non-utilisateurs, utilisateurs moyens ou extrêmes et que ce qui peut paraitre une évidence pour certains ne l’est absolument pas pour d’autres. Pour finir, à l’aide d’un jeu de cartes sur lequel est écrit des « mots critères » tels que : réactivité, popularité, divertissement, confidentialité, personnalisation… Chaque participant.e devra classer les termes en fonction de l’importance qu’il leur porte pour choisir un réseau social.

Résultat attendu : cela permet de mettre en lumière les attentes qui diffèrent entre parents et enfants, entre sentiment de liberté et désir de sécurité. Evidemment, il ne faut pas trop anticiper les réponses des participants, mais les recherches et informations fournies par des organismes compétents permettent néanmoins de prévoir quelques tendances.

 

Deuxième partie :

Durant cette deuxième partie de l’atelier, le/la médiateur.rice diffusera une vidéo pédagogique, apportant une définition claire sur le Big Data et la manière dont les données sont recueillies via l’utilisation des applications et moteurs de recherche. Voici un exemple de vidéo pouvant être utilisé : https://www.lespritsorcier.org/dossier-semaine/objets-connectes/

En sous-groupes, les participant.es seront amené à jouer à un jeu de société dans lequel ils auront accès (sous forme de carte) à l’identité numérique d’un personnage. Le principe sera pour les adversaires de découvrir quel personnage correspond à quelles activités en ligne et de gagner des points en lui proposant des publicités les plus pertinentes possibles.

Chaque joueur pourra également piocher des cartes « sécurité », lui permettant de renforcer sa défense, en lui donnant des conseils, afin de protéger les données personnelles de son personnage (et les siennes) et donc de retarder les déductions de son adversaire. Un tel jeu de société, permettrait d’aborder les questions de protection des données et de leurs usages tout en apportant des solutions d’une manière très pédagogique et ludique. Pour terminer, l’animateur prend un temps en fin de jeu pour échanger et compléter les moyens de protection qui n’auront pas été abordés pendant la partie.

Atelier 2 : Identité numérique et harcèlement en ligne

Cet atelier sera basé sur l’expression de ses émotions, notamment des craintes présentes chez les parents et l’expérience de leurs enfants. Le/la médiateur.rice abordera ici, les moyens de protéger son identité non plus en termes de données, même si des rappels sont toujours pertinents, mais en abordant le risque lié au partage de photos de sa vie privée et des rencontres malencontreuses et malveillantes. Ici encore la séance sera séparée en deux temps :

Première partie :

En sous-groupe, le/la médiateur.rice proposera un World café, technique de réflexion collective.

Divisé en deux ou trois groupes, les participants.es sont réuni autour d’une table, sur laquelle se trouve une grande feuille blanche accompagnée de feutres et stylos colorés. Sur chacune des feuilles se trouve l’une de ces questions : Comment reconnaître une personne victime de harcèlement/ cyberharcèlement ? Que faire en cas de cyberviolence (vue ou subie) ? Comment protéger son identité numérique et son image ?

Chaque groupe devra écrire ses réponses de manière désorganisée pendant un temps imparti. A la fin de celui-ci, les groupes se déplacerons vers une autre table, où se trouve une feuille différente et prendront connaissance des propositions de leurs paires et ajouterons les leurs. Lorsque tout le monde a contribué à toutes les questions, nous mettons en commun ces réponses en les structurant et les détaillants en insistant bien sur les moyens de prévention et de lutte contre le harcèlement.

Afin de profiter de l’état d’ouverture d’esprit, de bienveillance, d’égalité et de confiance installé dans le groupe, un temps d’échange sera mis en place pour échanger avec les participants sur leur histoire personnelle. Ils devront se mettre en ligne et avancer d’un pas lorsque l’affirmation dite par les le/la médiateur.rice les concerne, ils pourront alors partager leur histoire s’ils le souhaitent. Voici quelques exemples d’affirmation :

J’ai déjà fait des mauvaises rencontres sur le net. J’ai déjà regretté d’avoir poster ou envoyé une photo. J’ai déjà été témoin d’harcèlement. J’ai déjà éprouvé de l’anxiété à l’idée d’aller à l’école et de retrouver mes camarades. J’ai déjà été victime de harcèlement en ligne ou à l’école (les parents sont aussi concernés). J’ai déjà participé au harcèlement d’un camarade à l’école ou en ligne.

Cet exercice est conçu pour permettre à chacun d’en apprendre un peu plus sur l’expérience passée ou présente de l’autre, ce qui permet de comprendre son rapport actuel à la technologie et les réseaux sociaux, mais surtout de ramener ces concepts à une réalité proche qui permet une plus grande empathie et prise de conscience.

Cette ouverture et sincérité est aussi un moyen de préparer l’exercice suivant qui consiste à un jeu de rôle sur la thématique de l’identité, la sociabilité et le harcèlement. Des scènes pourront être jouées seul ou à plusieurs grâce à des exercices d’improvisation théâtrale. Il est important d’insistier, sur le fait que les adultes peuvent jouer les jeunes et inversement. Les binômes parents-enfants ne joueront pas nécessairement ensemble. Cet exercice permet de renforcer encore plus les liens entre les participants et de stimuler leur créativité, qui sera le mot d’ordre de l’atelier suivant.

Atelier 3 : création de contenu de prévention et d’éducation au numérique

Pour ce dernier atelier de deux heures, le/la médiateur.rice proposera aux participants, après un petit échauffement physique et créatif de produire leur propre contenu pouvant appartenir à une campagne numérique de prévention au harcèlement ou d’éducation au numérique. Les binômes enfants-parents choisiront la thématique qu’ils désirent aborder et le réseau social sur lequel ils imaginent publier cette création.

Une partie de la consigne consiste à montrer une situation problématique accompagnée d’une manière de la résoudre. Le choix du réseau social est fait pour d’une part mobiliser la créativité en posant une contrainte (chaque réseau a son format et ses codes) et de permettre à l’enfant de pouvoir se placer dans une position de formateur et le parent d’apprenant.

On peut imaginer une vidéo courte, une série de photographies, un texte… Parents et enfants pourront créer ensemble, et enrichir leur relation. A la fin de la séance, chaque groupe pourra observer et commenter dans la bienveillance les réalisations des autres.

 Le/la médiateur.rice leur proposera également de récolter leurs contenus et, avec leurs autorisations formelles, de les diffuser sur la plateforme ou la page de l’association afin de diffuser les réalisations telle une campagne de prévention et de les valoriser. Les participants seront également encouragés à les poster eux-mêmes sur leurs réseaux sociaux pour diffuser ces connaissances et encore une fois valoriser le travail.

Pour terminer le parcours d’éducation au numérique, les participant.es seront amené à s’exprimer sur ce qu’ils ont appris, mais aussi leurs émotions et la manière dont ils ont vécu les séances. Ce retour d’expérience permettra de mobiliser encore une fois les apprentissages, de clore l’activité et d’évaluer qualitativement le dispositif.

Documents ressources utilisés pour la conception du parcours (liste non-exhaustive) :