LA MÉDIATHÈQUE ÉDUC’ACTIVE DES CEMÉA

Les sorciers, un jeu aux multiples variantes

Un jeu aux règles simples, mais à la structure très riche, pouvant s'adapter au climat, au terrain, au temps, ainsi qu’aux joueurs et joueuses. Des situations diverses leur permettent d’avoir plusieurs statuts au cours d’une même partie et de garder un rôle actif.
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Média secondaire

Règle du jeu

  • Un sorcier est désigné.
  • Il doit courir après les autres joueurs, pour les transformer en statues en les touchant.
  • Lorsqu’un joueur est touché, il doit rester immobile avec les jambes écartées.
  • Les joueurs qui sont encore actifs peuvent rompre ce sort en passant sous les jambes de leurs camarades statufiés pour les délivrer.
  • Le jeu s’arrête, lorsqu’il n’y a plus que le sorcier et des statues

Un joueur peut être poursuivi par le sorcier et tenter de lui échapper par la rapidité de sa course ou par la ruse. Il peut aussi être transformé en statue. Cela lui permet de se reposer, car le jeu peut être parfois très intense. Mais sa situation est réversible, car un autre rôle important qui incombe à tous les joueurs à divers moments de la partie est de délivrer ceux qui sont statufiés. Pour y réussir, la vitesse et l’agilité peuvent être mises en avant, mais aussi la ruse, certains enfants cherchant à se faire oublier du sorcier pour discrètement passer sous les jambes d’un autre.

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Le jeu incite à défier le sorcier à la course, car même si l’on est transformé en statue, rien n’est perdu et l’on peut revenir dans la partie. Mais il donne aussi un rôle important à ceux qui délivrent les joueurs statufiés. Une action à la symbolique forte, puisque l’on redonne vie à l’inanimé. Dans ces actions de délivrance, la ruse et l’agilité ont autant d’importance que la vitesse de course.

Ce jeu amène également à une collaboration entre joueurs. Lorsque l’on est statufié, on a besoin des autres joueurs pour reprendre vie, même de ceux qui ne courent pas vite ou que l’on n’apprécie pas. Délivrer les autres, c’est multiplier ses chances d’être délivré à son tour si l’on est statufié.

Mais ce qui fait aussi l’intérêt de ce jeu, c’est sa capacité à évoluer et à s’adapter au terrain, aux circonstances, aux besoins et aux intérêts des joueurs. Le jeu des Sorciers peut évoluer en fonction de la modification de ses paramètres, comme faire varier la taille du terrain, le nombre de joueurs et le nombre de sorciers… créant ainsi des variantes qui permettent d’enrichir les situations en les complexifiant ou au contraire de faciliter les actions des joueurs.

En fonction de ces différents paramètres de jeu, les stratégies des uns et des autres vont être amenées à changer. Par exemple, s’il y a plusieurs sorciers sur un grand terrain, l’expérience du jeu les oblige à s’organiser pour éviter la situation du tonneau des Danaïdes qui se vide au fur et à mesure qu’on le remplit. Certains doivent surveiller les statues, pendant que d’autres cherchent à en faire de nouvelles.

Un temps limite peut aussi être donné, avec en fin de partie, soit le constat que tous les joueurs n’ont pas été statufiés, soit un comptage des statues, qui détermine le score du sorcier.

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Mais on peut également ajouter une règle, qui complexifie le jeu pour les sorciers et pour l’arbitre. Les statues pouvant aussi être délivrées lorsqu’elles touchent un sorcier qui passe à leur portée. Cela modifie complètement les actions motrices des sorciers, qui doivent alors prendre en compte ce nouveau paramètre lorsqu’ils poursuivent un autre joueur.

Mais cette règle modifie également les stratégies des proies, qui peuvent trouver refuge auprès des statues ou attirer vers elles les sorciers pour qu’elles puissent se délivrer.

Ce qui me semble très intéressant dans « les sorciers », ce sont les possibilités d’évolutions que ce jeu porte en lui et qui sont une véritable adaptation aux besoins des joueurs. Son évolution n’est pas linéaire. Elle ne se situe pas dans une progression normée. On ne va pas du plus simple au plus complexe.

On n’agrandit pas le terrain pour faire progresser le jeu dans une logique de montée en puissance de compétences. Partant d’une situation de base, on s’adapte aux joueurs. Si le meneur de jeu s’aperçoit que le sorcier se trouve dans une situation difficile, se fatigue trop, il va réduire le terrain, lui adjoindre d’autres sorciers… Si au contraire, il constate une situation bien maîtrisée, il peut proposer aux joueurs de la complexifier...

Une forme de synthèse de la fonction d’animation: Proposer, être à l’écoute, prendre en compte et adapter les situations pour permettre aux enfants de progresser.

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