Les EHPAD, des établissements où tout est possible

Crédit photo : Dominik Lange sur Unsplash

EHPAD est l’abréviation de : « établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ». Nous allons voir que le D peut aussi être celui du mot dynamique.

Nous avons rencontré Didier Boete coordinateur des animations socio-culturelles à l’EHPAD Notre-Dame des Anges de Lille. Il insiste sur la nécessité de l’animation, en tout temps. « L’animation en EHPAD c’est l’éternelle question de comment apporter de la vie et de la joie dans un quotidien, surtout en ce moment, qui n’est pas toujours joyeux ».

Dans la vidéo qui suit, Didier nous explique son rôle, ses missions et ses objectifs dans son EHPAD. Multi casquettes il est un véritable repère pour les résidents.

Comme nous l’introduit Didier, le mot animation provient du mot latin animus (« l’âme, esprit »), par extension il signifie : « souffle, cœur, vie ». Il ne s’agit pas uniquement de distraire ou faire passer le temps, mais bel est bien de maintenir les résidents dans la réalité. L’animation contribue à donner du sens à la vie, à créer une relation sociale, apporter du bien-être aux résidents.

Pour briser cet isolement, Didier et ses collègues ont démarré un projet intitulé cœur de quartier. Son EHPAD, situé dans le cœur historique de Lille à la chance de disposer d’un grand jardin directement accessible depuis la rue. L’idée : ouvrir le jardin aux résidents. « On peut avoir lea adhérents du club des aînés du vieux Lille qui viennent jouer au carte ou encore les enfants qui viennent jouer au ballon {…} il est nécessaire de garder cette relation avec l’extérieur pour démystifier le monde de l’EHPAD »

Didier Boete nous donne des pistes pour faire changer l'image des EHPAD dans l'opinion publique. Entre ouverture vers l'extérieur et démystification, il nous parle des différents projets qu'il a mis en place pour tendre vers une meilleure compréhension du monde de l'EHPAD.

Le 1er confinement (mars 2020), a du jour au lendemain séparé les résidents de leurs proches. « Du jour au lendemain nous n’avions plus de planning » nous raconte Didier Boete. Toutefois, la décision de conserver les animations ou non n’a pas été la même dans tous les EHPAD « J’ai des collègues qui n’étaient même pas autorisés à mettre des guirlandes sur les murs pour Noël » nous témoigne Didier.

Cette crise a paradoxalement été une opportunité de questionner et de faire évoluer l’animation socio-culturelle. Dans la difficulté, les rapprochements ont été spectaculaires « Nous avons des résidents qui ne participaient jamais à quoi que ce soit, qui restaient isolés, et qui pendant le confinement ont fait l’effort d’essayer de descendre de leur chambre, pour aller chercher cette chaleur humaine qu’il n’avait plus sans leur famille ».

Au début ,il a fallu improviser : «  on connaît les résidents par cœur donc on a joué sur les sensibilités des uns et des autres {…} par exemple on avait quelques résidents qui aimaient lire le journal le matin et du coup on a tout de suite mis en place une activité sur l’actualité »  raconte Didier. Une activité qui rencontrera très vite un large succès : « Se tenir au courant de l’actualité, d’en parler tous ensemble cela les maintenait dans le présent ».

Tous ces moments partagés uniques, « ces perles » comme le disent Didier et ses collègues, sont autant de raison de continuer sur cette voie.

Dans cette dernière vidéo Didier analyse l'évolution, l'importance et la place de l'animation en EHPAD pendant la crise sanitaire. Entre improvisation d'une part et un retour aux fondamentaux de l'autre, il tente de repenser sa manière de travailler dans un EHPAD