La prise de risque chez les enfants, quelques conseils
Comment permettre aux enfants de prendre des risques sans se mettre en danger ?
Sur les terrains d’aventures, nous effectuons une évaluation constante des risques et des dangers. Pour que les enfants puissent expérimenter librement, il est évident qu’ils doivent être et se sentir en sécurité. La vérification des structures et du matériel, ainsi que l’observation continue, sont très importants pour limiter les incidents. Mais l’aménagement, le matériel et l’encadrement doivent aussi susciter une certaine part d’imprévisibilité et offrir des choix aux enfants. La discussion avec eux est primordiale pour comprendre leur niveau de confort dans chaque situation. L’idée n’est pas d’intervenir a priori pour fournir de l’aide, mais plutôt d’observer, de prendre la température et, le cas échéant, de leur dire : « je peux te donner un conseil si tu veux. »
Pourquoi la prise de risques est-elle importante pour les enfants ?
Prendre des risques est important pour tout le monde, mais encore plus pour eux. C’est une véritable compétence qui leur apprend à mieux identifier les dangers de la vie quotidienne, à les reconnaître et à les éviter. Expérimenter et prendre des risques dans un environnement propice leur permet d’évoluer et de mieux se connaître, ainsi que leurs propres limites face aux situations problématiques ; cela leur permet de savoir quand s’arrêter avant de faire une bêtise ou au contraire, de continuer en connaissant déjà le chemin. C’est la base pour une véritable émancipation, car il n’est plus nécessaire qu’un adulte intervienne de l’extérieur pour les guider.
Quels conseils donner à des novices en la matière ?
Déjà, il faut savoir faire confiance aux enfants, être capable de leur dire « il n’y a que toi qui peux connaître tes capacités. » En ce sens, la posture est très importante et celle d’observation est primordiale : rester attentif à tout, mais en gardant une certaine distance. Dans ces moments-là, il est également fondamental de savoir s’écouter, pour ne pas aller contre soi non plus : il ne faut pas se mettre en insécurité en tant que professionnel. On peut verbaliser tout ça avec les enfants, exprimer ce que qu’on ressent en tant qu’adulte et responsable : « là, je ne suis pas à l’aise... » Et faire la même chose avec les collègues, afin de relativiser nos limites individuelles et de trouver une coordination commune. Enfin, il est certainement important de sécuriser l’espace, mais également de garder à l’esprit de ne pas dénaturer l’imaginaire et les idées des enfants avec nos pratiques d’adultes.