Mères dites vulnérables, enfants à protéger !

La grossesse reste l’affirmation de la féminité dans un monde de mâles. C’est aussi avoir quelque chose à soi. Les rencontres avec les femmes enceintes ou les femmes qui ont des enfants en bas âge sont placées sous le signe d’une certaine ambivalence de protection bienveillante. La rue étant lourde de menaces, il faut bien accepter le rôle de protection que proposent les hommes. »

Mais qu’en est-il après l’accouchement ? Nous nous proposons d’interroger la notion de répétition, qui participe pleinement de la fuite, répétitions de démarches, de grossesses, dans une approche visant à repérer les états de fragilité, les déterminants de la protection aujourd’hui, ce dans l’optique de retarder l’entrée dans une nouvelle exclusion. Comment une femme peut-elle récupérer de l’identité par la maternité en procréant ou en récupérant ses enfants s’ils ont été placés ?

La vulnérabilité d’origine sociale

La confrontation des équipes médicales à la naissance d’un enfant dans des conditions matérielles extrêmement précaires devient de plus en en plus fréquente. Il s’agit là d’un immense champ de réflexion, actuellement abordé par des soignants conscients de leur place privilégiée auprès d’une famille naissante, aux différentes étapes de la mise au monde d’un enfant. La grande difficulté pour les personnels de maternité a résidé longtemps dans un sentiment d’impuissance devant des situations qui leur échappent en grande partie. La meilleure compréhension du rôle de l’histoire personnelle dans les difficultés actuelles, mais aussi la perception que « quelque chose peut être fait » pour l’accueil de l’enfant, quelles que soient les composantes socio-économiques imparables, suscitent peu à peu l’intérêt des équipes de maternité (...)