Animact·eur·ice n°26 - Sport, jeu et activité physique
Édito
Sport, jeu, activité physique
De quoi parlons-nous ? De quel sport parlons-nous ? Le sport fédéré et de compétition, le sport loisirs - détente, le sport de rue, le sport santé, le jeu sportif ? Quelles complémentarités entre ces pratiques ? Quelles pratiques dans les accueils de loisirs, les séjours de vacances, sur les espaces jeunes... ?
Quelles valeurs éducatives ? La place de l'envie de gagner et de la coopération ? Quels sont les apports spécifiques d'une activité physique permettant des prises de risque dans un milieu parfois inconnu ?
Les CEMÉA organisent des bases de loisirs où se pratique la randonnée qu'elle soit à pied, en vélo, en kayak, ou encore au travers de jeux sportifs, jeux de loisirs, etc.
Les CEMÉA préparent aussi des stages BAFA de jeux sportifs, de randonnées, des qualifications en voile et kayak. Des BPJEPS Activités Physiques pour Tous sont proposés au Mans et en projet sur Saint-Nazaire pour 2022. Les CEMÉA ont des partenariats avec des fédérations : de la FSGT à l'USEP.
Au travers de ces actions de formations et d'activité, que défendons-nous ?
Dans un premier temps nous soutenons la pratique des APPN (Activité Physique de Pleine Nature). Les APPN se définissent comme l'ensemble des activités qui se déroulent en milieu naturel dans un but de progression avec ou sans engin. La motricité mise en jeu nécessite un décodage des informations et un contrôle de ses émotions avec une prise de risque relative liée à l'incertitude plus ou moins grande du milieu. Aujourd'hui, de multiples modalités de pratiques se développent au coeur d'une nature extrêmement diverse. Cette nature peut être distinguée par une nature sauvage et une nature domestiquée.
Nous défendons que les animateurs et animatrices aient un rôle à jouer dans la popularisation de ces activités qui sont majoritairement considérées comme élitistes. Nous souhaitons que les Accueils Collectifs de Mineurs puissent proposer des activités variées, permettant aux enfants et aux jeunes de découvrir de nouvelles activités, de mettre en place des projets. Cela permet de ne pas être dans un principe de consommation, sans réel projet, mais de pouvoir suivre un groupe, être présent au moment où il le souhaite pour pratiquer ces activités dites à risques. Ces activités doivent tenter de sortir de la logique de prestation trop onéreuse, trop courte et déterminée ne permettant pas une réelle exploration ou de réels projets. C'est pourquoi la formation d'adultes pouvant accompagner ces activités en pleine nature est nécessaire (par les perfectionnements de BAFA, ou encore les formations BPJEPS APT, etc.)
Dans un deuxième temps, nous pratiquons le jeu sportif avec deux logiques : le jeu sportif avec une diversification des situations relationnelles, socio-cognitives, stratégiques avec « Poule renard Vipère », les jeux des barres, le ballon grenoblois, la balle au camp comme exemples ; et le sport et loisirs. Aux CEMÉA, nous portons comme valeur des méthodes d'éducation nouvelles, c'est pourquoi nous veillons à adapter les règles de ces activités sportives afin que tous et toutes puissent participer, avec les compétences physiques et techniques de tous et toutes.
Ce numéro d'animacteur•trice a donc pour ambition de traiter de ces enjeux sociaux, pédagogiques et de santé au travers de ces pratiques d'activités.
Sommaire
- Éducation populaire et activité physique , page 3
- Jeu et Sport , page 7
- Le football : du sport au jeu , page 9
- Le sport comme médiation éducative ?, page 11
- Le sport santé , page 14
- Activité physique, une question de genre ? , page 18
- Le sport, cette passion parfois cruelle , page 22
- Terrains d'aventures , page 24