À la neige, chacun·e construit son séjour pour le vivre pleinement
Image par Susanne Jutzeler, suju-foto de Pixabay
Il faut faire preuve d’opiniâtreté pour continuer à considérer les séjours d’hiver à la neige avant tout comme une occasion de découvrir le milieu, comme une expérience anti consumériste qui aiguise l’éveil. Comme une résistance à une marchandisation des loisirs. Il s’agit de tisser les jeux de neige (d’une variété presque infinie) et la pratique du ski avec des plages d’activités plus calmes et de repos afin d’éviter la saturation. Les animateur·rices (dont les compétences techniques sont secondaires et qui mettent en avant leur savoir-être) sont chargé·e·s d’orchestrer l’organisation et de permettre à chacun et chacune de composer sa journée au gré de ses désirs et de sa fatigue et d’y trouver ainsi son compte.
Une ambition éducative
Par Michel Caré
Si les séjours de Noël et de printemps sont en voie de disparition, ceux des vacances de février sont très sollicités. C'est la cohue, en particulier aux remontées mécaniques, afin que chacun puisse amortir son forfait !
Faire évoluer des groupes d'enfants, de jeunes n'est pas toujours aisé dans cet environnement défavorable. Pourtant, nous, l'Ufoval 74 résistons pour faire évoluer notre projet en refusant le maximum de concessions. C'est pourquoi, le terme "colonies de vacances à la neige" correspond à une définition plus juste et plus appropriée par rapport à notre projet éducatif. Il ne faut pas oublier - même l'hiver à la neige - que l'un des objectifs des centres de vacances et de loisirs est l'approche. la découverte du milieu.
Découvrir, apprendre, progresser, faire ensemble pour contribuer à nouer des liens sociaux. Le ski apparaît alors comme un outil pédagogique privilégié pour développer :
- L'autonomie : apprendre à s'occuper de son matériel, s’équiper et conserver une tenue appropriée, chausser, déchausser, tomber, se relever...
- La vie sociale : faire avec les autres, aider son copain à porter son matériel, s'encourager les uns les autres...
- L'acquisition de connaissances : apprendre à connaître la montagne, s'initier à la météo, la neige, lire un paysage, repérer les traces d'animaux, étudier l'environnement d'une station de ski...
- Les habilités motrices : les équilibres, les appuis, l'effort musculaire, l'endurance, les sensations kinesthésiques.
Le ski alpin, nordique, les raquettes restent des supports d'apprentissage au service de l'éducation de l'enfant.
Une plus-value éducative
La colonie n'est pas un club des sports, elle apporte beaucoup plus. Les colonies de vacances à la neige, c'est appréhender la nature, souvent hostile à cette période, pas seulement en glissant avec des skis, mais en jouant dans la neige, sur la neige, sous la neige (raquettes, igloos, ski de fond, luge) : ce sont des moments forts de jeux, d'amitié et de rencontres.
Afin d'atteindre ces objectifs, nous avons choisi de confier l'encadrement du ski à l'équipe du centre. La présence de l'animateur accompagnateur, citoyen responsable, est une plus-value éducative forte pour contribuer ainsi à l'éveil de tous.
Le bien-être, objectif n° 1
Le séjour forme un tout indissociable. Les animateurs créent un climat de confiance. La veillée, la table, les moments informels, la préparation du matériel font partie intégrante des séjours, des projets et des moyens mis en place pour réaliser un séjour de qualité ou l'objectif principal n'est pas une médaille mais un bien-être ensemble dans une ambiance de respect, de convivialité et d'amitié. C'est aussi le moment d'évaluation pour échanger avec tous, jeunes et adultes, afin d'adapter le rythme selon la fatigue, les envies de chacun. C'est à travers cette façon de faire que le "vivre, apprendre, découvrir ensemble" prend toute sa dimension éducative.
Le ski est organisé par groupes d'âge et de niveau, par demi-journée sur la base de 4/5 heures sur le terrain. Le jeu demeure, là encore, le premier moteur de l'action afin d'obtenir une progression réelle et surtout un plaisir de tous les enfants : jouer à glisser, descendre le plus loin possible, franchir des obstacles, s'arrêter net. Nous n'oublions pas non plus notre obligation de sécurité : il faut être vigilant par rapport au choix des sites d’activités, au rythme, à l'échauffement, aux consignes de sécurité.
Selon le temps, des pique-niques sont organisés au cœur de la nature pour mieux encore l'approcher, l'apprivoiser (traces d'animaux, neige vierge avec caractères très différents selon l'exposition au soleil). La neige, le ski, les stations sont un marché porteur du tourisme hiver, qui amène à la montagne tous les mauvais côtés de notre société. Pour nous, c'est un devoir permanent d'imaginer avec les enfants une rencontre avec la nature qui ne soit pas consommatrice avec un esprit de compétition, mais une initiation où la place de l'homme est primordiale. Nous essayons de maintenir cette ambition dans un contexte bien difficile car il faut bien admettre que les colonies à la neige représentent un prix élevé. C'est une contrainte supplémentaire pour réaliser des séjours de qualité ouverts à tous. Les comités d'entreprise jouent un rôle incontournable pour rendre accessible les vacances à la neige tels que nous les imaginons ■
Une semaine à la neige
Propos recueillis par Guy Loyrion et Bertrand Chavaroche
Un séjour de vacances d'hiver requiert des conditions particulières. Nous avons demandé à Daniel Coz, directeur permanent du centre des PEP 53 au Collet d'AlIevard, de présenter les objectifs des séjours de ski qu'il organise. Chaque séjour dure une semaine et accueille une centaine d'enfants et d'adolescents âgés de 7 à 17 ans. À la différence des séjours d'été que les enfants n'ont pas toujours choisis, tous sont volontaires et très motivés. Ils se sont inscrits au séjour pour faire du ski. Douze animateurs composent l'équipe d'encadrement, huit animateurs saisonniers et cinq occasionnels parmi lesquels des animateurs en stage pratique, qui changent chaque semaine.
La première journée est importante, elle est consacrée à l'installation, à la distribution du matériel de ski et à une première approche du milieu montagnard. Les enfants partent à la découverte de la station et lisent le plan des pistes. La première soirée sert à organiser la semaine, à faire connaissance, à recueillir les propositions, les envies et à prévoir les soirées futures.
Les enfants doivent assez vite se sentir chez eux, en sécurité ; l'accueil pour cela est déterminant. Les six autres journées sont des journées ski, où l'enfant peut skier, s'il le veut, de 9 heures à 17 heures avec une coupure pour se reposer de 12h à 13h30, ce qui représente six heures de ski par jour qui seront à gérer par les enfants en fonction de leur état de fatigue et de leurs envies.
L'organisation
Pendant la coupure, les enfants prennent un repas chaud et se retrouvent dans leur groupe. L'équipe fait le point et gère la fatigue des plus jeunes qui souhaitent souvent s'arrêter une demi-journée ou deux dans la semaine. Ceux-ci ont alors la possibilité de faire d'autres activités proposées en parallèle. L'après-midi, les enfants vont choisir entre ski, luge, jeux de neige ou se reposer.
Chaque jour, l'activité ski comprend deux parties : deux heures de cours technique donnés par cinq moniteurs de l'école de ski français et quatre de ski (ou autre) encadrés par l'équipe d'animation. Chaque jeune décide chaque jour s'il veut profiter ou non des cours qui ne sont pas obligatoires. Certains ados et pré-ados ne souhaitent pas y aller, la compétition ne les intéresse pas, ils préfèrent le ski plaisir et sans contrainte technique.
Les deux heures de cours technique se répartissent le matin et l'après-midi. Dans l'organisation de la vie collective, l'équipe d'animation met en place un réveil individualisé avec petit déjeuner échelonné à partir de 8 heures : ce qui permet aux plus jeunes, qui sont en général levés les premiers, de partir au cours le matin. Les ados se lèvent plus tard et partent sur les pistes vers 10 heures.
Durant les quatre heures de ski restant, les enfants et les ados se répartissent par groupes de niveau de 6. 7 et non par âge avec un animateur. Le centre implanté tout près des pistes bénéficie de vastes espaces skiables avec des terrains adaptés aux débutants qui ne présentent pas de danger. Il y a également des groupes de monoski et de surf encadrés par un animateur du centre, à la demande des ados. Pendant cette séance, chaque animateur, en fonction de l'état de fatigue et de l'état du terrain encadre son groupe de niveau. En aucun cas, l'animateur n'est la référence en ski, il accompagne les jeunes, et veille au bon déroulement de l'activité. Les jeunes qui veulent faire du "ski libre", déterminent un terrain avec deux animateurs qui viennent y skier pour eux, prêts à intervenir en cas de besoin. Cette activité ski libre se transforme vite en ski de groupe après deux ou trois descentes car il n'y a rien de plus ennuyeux que de skier tout seul.
Être animateur pendant les séjours d'hiver
Les animateurs se trouvent souvent désemparés par le milieu montagnard qu'ils connaissent peu, pour la plupart. Une bonne expérience d'encadrement d'un séjour d'été en montagne peut être une condition suffisante pour encadrer un séjour de vacances de ski. Les centres de vacances en montagne sont souvent plus difficiles, pour les enfants comme pour les animateurs, parce qu'ils nécessitent un projet d'animation et des activités adaptés au milieu, or la randonnée ne motive pas toujours les enfants.
L'animateur doit être dynamique pour proposer d'autres activités qui tiennent compte du milieu et puissent satisfaire leurs attentes. L'hiver, être animateur donne la possibilité de partir aux sports d'hiver, de faire du ski tous les jours : c'est une bonne partie de plaisir, il ne faut pas se le cacher. L'animateur doit lui-même instaurer ce plaisir de l’activité, et par conséquent en être garant. Les animateurs occasionnels changent chaque semaine. Ils ne sont pas sélectionnés sur leur niveau de ski, et l'équípe complémentaire au niveau technique de ski peut comprendre des animateurs débutants en ski même si l'activité principale c'est le ski.
Un animateur peut débuter en ski avec un enfant. Cela crée des relations très particulières puisque l’animateur n'est pas la référence dans la pratique sportive et cela prouve à l'enfant que l'adulte ne maîtrise pas tout. Avant le début de chaque séjour, le directeur ou une animatrice permanente très chevronnée part skier sur le terrain avec tous les animateurs pour connaître la station et aborder tous les problèmes de sécurité. Cette première séance permet aussi de tester le niveau de ski de chacun et de préparer les groupes.
Quelles exigences avoir vis-à-vis des animateurs?
L'embauche se fait sur l'adhésion aux objectifs éducatifs défendus par les PEP : être à l'écoute des enfants et disponible : c'est-à-dire d'abord sur du savoir être, le savoir faire indispensable et les compétences techniques venant après. L'attitude, le comportement à avoir, en particulier pendant l'activité, sont discutés et fixés avec les animateurs : c'est un point important de la préparation du séjour.
L'objectif du séjour n’est pas d'amener les enfants à un certain niveau de ski à la fin de la semaine, mais de leur faire passer des vacances qui répondent à leurs aspirations. Les rôles respectifs des moniteurs de l'école de ski français et des animateurs du centre, quel que soit leur niveau technique, sont définis. Le professionnel apporte une technique, l'enfant suit un cours où il va progresser ; l'animateur vit avec les enfants toute la journée et a un rôle sécurisant à tenir, l'activité ne doit pas être une contrainte, on peut poser les skis et jouer dans la neige. L'animateur doit se mettre au niveau technique des enfants, veiller à leur état de fatigue et être disponible pour l'après ski.
D'autre part, on attire l'attention des animateurs sur l'importance des relations avec tout ce qui constitue l'environnement extérieur du centre, avec les différents partenaires : ils sont porteurs de limage du centre et de l'organisateur avec tous les gens qui travaillent dans la station, dans le village.
Le rythme de la semaine
Les trois premiers jours sont bien remplis et tout le monde est dehors ou sur les pistes. Le quatrième jour marque un changement. Une certaine saturation peut se faire sentir et un temps de relâche est nécessaire ; d'autres activités se mettent alors en place pour les enfants qui restent au centre.
Il ne faut pas oublier que le ski, les activités de neige ne se font pas toujours sous le soleil, il peut faire très froid : la vie dans la maison doit être très chaleureuse. Il doit régner une ambiance de chalet de montagne où tout le monde se sent bien. La nourriture occupe là une place très importante.
Le matin, des 7h 15, deux animateurs par étage veillent au bon déroulement du réveil individualisé ; ils accueillent les premiers levés et organisent des activités calmes. Le petit déjeuner est servi à partir de 8 heures. Tous les animateurs doivent être prêts à 8h 30 pour pouvoir accompagner les premiers enfants sur les pistes et à l'école de ski à 9 heures. La préparation vestimentaire et matérielle se fait tranquillement et sans négligence ; chaque matin il ne faut rien oublier et bien repérer son matériel. Les autres partiront vers 10 heures.
Le retour de l'activité
L'activité se termine à 17 heures par un copieux goûter. Jusqu'au dîner les enfants ont deux heures à gérer : ils se douchent, se retrouvent dans les coins d'activités calmes, dans des ateliers (vidéo, photo, activités manuelles...) ou autour de la grande cheminée. Un animateur accompagne les petits qui veulent sortir au village, les ados s'organisent avec leur animateur de référence pour sortir seuls. Pendant cette séquence, la moitié de l'équipe d’animation a la possibilité de se reposer également suivant un planning établi chaque jour.
Le coucher est fixé à 21h 30 pour les plus jeunes et négocié à 22h 30 dans les chambres avec les ados, afin que le coucher et le sommeil de chacun soit respectés. Ceux-ci viennent pour le ski et en général ils savent vite gérer leur rythme en conséquence pour être sur les pistes à 9h 30 ■
L'après-ski
Par Guy Loyrion
Certains sont rentrés depuis longtemps, douchés, pomponnés, fatigués mais dispos. D'autres ne sont pas partis : saturés de blanc, ils sont restés dans le douillet confort des murs : demain, ils seront en pleine forme. Les derniers arrivent encore, méconnaissables sous leur armure bariolée de skieur, la truffe rougie et glacée.
Le chocolat fume pour tout le monde, la disparition des tartines se systématise. C'est le moment des récits épiques : les gerbes de neige prennent des allures de lames de fond, les chutes les plus anodines se racontent sur le mode catastrophe, les pentes se redressent jusqu'à la verticale!
Peu à peu, l'agitation née du retour des héros s'apaise. Le coin cheminée s'emplit de discussions, de petits groupes font des projets pour le lendemain autour d’un verre. D'autres lisent, écoutent de la musique ou traduisent leurs impressions au dos d'une collection de cartes postales. Les jeux de société regroupent de nombreux jeunes pour des parties silencieuses et réfléchies ou traversées de grands éclats de rire.
Les douches fonctionnent à plein régime, noyées d'un chaud brouillard sans commune mesure avec celui qui, dehors, givre les arbres dans la nuit.
Cette maison, qui garde d'ordinaire un peu de cette austérité des grandes collectivités, se transforme à cette heure en un havre de quiétude. ll y fait chaud, d'une chaleur telle qu'on se l'imagine dans un refuge de montagne. D'une chaleur reposée, détendue, satisfaite, contrastant avec la nuit et le froid tombés de l'autre côté des fenêtres. La moitié de l'équipe d'animation profite de cette trêve : pour ceux-là c'est aussi le moment de se retrouver avec soi-même ou entre amis pour un moment de détente. Quelques ados sont partis faire des courses au village, boire un pot ou flâner par petits groupes. On a du mal à croire que plus de cent personnes sont présentes dans la maison.
À l'heure du repas, quand la salle à manger se remplira de tout ce petit monde, cela ressemblera un peu à un réveil, une brève hibernation qui prend fin ■
Bien plus qu'un stage
Par Françoise Denis-Rambaud
Bon nombre d'équipes d'animateurs font le constat que la plupart des enfants partant à la neige recherchent une forme de séjour s'apparentant à un stage sportif. Parents et enfants ont une forte demande de ski alpin. Nous en avons pour preuve les questions préalables au séjour : nombre de pistes, qualité du matériel, temps de pratique quotidien... Prenant en compte cette réalité, nous avons voulu donner une large place au ski alpin dans le centre que nous allions encadrer. Ainsi, les enfants avaient la possibilité de skier matin et après-midi, de l'ouverture à la fermeture des pistes. Tenir compte d'une telle demande ne doit pas masquer les autres besoins souvent non exprimés.
Pour des raisons évidentes de sécurité, nous étions attentifs aux signes de fatigue, posés comme seule limite. C'est pourquoi nous avons proposé une grande variété d'activités de fabrication et des activités de plein air que nous souhaitions nouvelles pour les enfants.
Les activités d'extérieur ou de plein air avaient pour but de répondre au besoin d'aventure, de prise de risque, de se confronter à soi, aux autres et à l'effort.
Activités d'extérieur ou de plein air
Quatre activités, sans risque aucun, permettant de découvrir d’autres sensations s'ajoutant à celles du ski de piste. Luge extrême. Il s’agissait de partir avec un animateur compétent connaissant le milieu environnant, sur des pentes longues, souvent impressionnantes mais jamais dangereuses. Ski d'aventure. Là. il s’agissait de partir une journée en ski de fond, à la découverte de la montagne avec Jean-Marc, l'animateur et ses chiens de traîneaux, loin des sentiers battus, pour explorer les chemins empruntés par les paysans, être accueilli dans la ferme de la cuisinière du centre, goûter la tomme, mais aussi s'arrêter, dire ou taire le silence, les couleurs du Mont-Blanc, observer des traces d'animaux, faire des affûts... Nous voulions que les enfants ressentent "la montagne de l'intérieur", comme milieu nouveau mais aussi comme terrain de jeux. Journée à multiples facettes: difficile dans les montées, calme et sereine, faite de rencontres nouvelles, espiègle dans les jeux de neige avec les trois chiens. Pas de raison d'être fatigué puisque les chiens tiraient la pulka chargée du pique-nique et aussi des enfants qui se laissaient agréablement porter. L'escalade de l'Épicéa. À vingt mètres du chalet, harnachés et assurés comme de véritables alpinistes partant en expédition, à l'aide "d'une voie" déjà installée, les enfants grimpaient à la cime de l'arbre sous l’œil vigilant de l'animateur responsable de l'assurance. Il fallait aller jusqu'en haut, vaincre la peur du vide, maîtriser le vertige, regarder sa chambre sous un drôle d'angle de vue et puis ne pas oublier de jeter un œil tout en bas pour mesurer, non le chemin parcouru, mais les mètres escaladés, enfin, descendre en rappel. La tyrolienne. Installée à trois mètres du sol, solidement arrimée, elle offrait la possibilité de se laisser glisser au-dessus du torrent bouillonnant d écume.
Activités de fabrication
Des ateliers bois, terre, cuir, peinture et gros bricolage étaient ouverts toute la journée. L'atelier gros bricolage. On y trouvait des chambres à air de toutes tailles, des gros élastiques, des caillebotis et autres matériels de récupération pour fabriquer des machines à glisser plus infernales les unes que les autres. Les autres ateliers. Ils avaient un fonctionnement semblable à ceux de beaucoup de centres de vacances ou de loisirs. Leur accès était libre. Il s'y trouvait un animateur pour les ateliers présentant des dangers liés à l'outillage. Dans le cadre des activités de fabrication, il y avait la construction d'igloos et autres cabanes de glace. Voilà rapidement présentées les activités du séjour. J'ai volontairement passé sous silence les activités de jeux de société, petits jeux calmes et lecture.
L'épanouissement personnel dans la diversité des choix
Certains enfants ont fait du ski matin et soir et ont ainsi pu passer leurs étoiles avec succès, accompagnés par Bruno. Certains, après avoir vécu une journée avec Jean-Marc et les chiens ont voulu y retourner et ont découvert, un peu plus chaque jour, le milieu montagnard. Certains escaladaient tous les matins l'Épicéa demandant d'être chronométrés pour mesurer leurs progrès et allaient skier l'après-midi. D'autres moins attirés par les activités physiques ont beaucoup utilisé les ateliers avec Jeff.
Aucune activité n'avait la vedette, les activités de fabrication ou les jeux avaient la même place que les activités physiques et sportives. Il n'était pas rare que les quelques bricoleurs restés au centre aident à la préparation du goûter et accueillent les skieurs avec intérêt. Après s'être restaurés, beaucoup descendaient aux ateliers afin de s'informer de l'avancée des projets en cours. Souvent les enfants s'entraidaient pour terminer les réalisations. Pour arriver à ce résultat en fin de séjour, nous avions une organisation très simple. Sur un tableau informations-rendez-vous, les animateurs notaient leurs propositions pour le lendemain en fin d'après-midi. Seules les activités luge, ski, ski de fond nécessitaient des inscriptions, les autres fonctionnaient en libre service avec ou sans animateur. Les enfants pouvaient ainsi organiser leur journée du lendemain, discuter entre eux de ce qu'ils souhaitaient, échanger avec les animateurs. Chaque adulte de l'équipe avait en responsabilité une activité et était l'interlocuteur incontournable pour le démarrage d'un projet.
Un même séjour peut permettre à ceux qui le souhaitent de vivre un réel stage avec passage de brevet ou de diplôme, où l'activité est centrée sur la performance, et à ceux qui ont une approche plus ludique des activités physiques, d'organiser leur séjour en fonction de leurs intérêts ■