Histoires de vie et formation
Il ne suffit pas de raconter son histoire, ses histoires pour qu’il y ait formation. Il ne suffit pas de raconter spontanément. Le sens ne surgit pas magiquement par le seul fait de produire une parole sur sa vie, même dans le groupe le plus empathique. Il y faut donc une procédure maïeutique, un accouchement du sens qui transforme les faits bruts en connaissances. Et dans ces moments de socialisation, il ne s’agit ni de confession, ni de discours général sur le métier, ni de thérapie, mais bien d’une parole à la première personne.
Que la formation puisse avoir des effets thérapeutiques ne sous-entend pas pour autant qu’elle poursuive en premier lieu cette ambition. Pour le stagiaire, découvrir ce qui fut formateur au cours d’une histoire personnelle ou professionnelle, ce n’est pas obligatoirement emprunter le chemin de la cure. Or cette acquisition, cette prise de conscience résultent d’expériences qui ne sont guère programmables sous le toit de l’institut. Mais rien ne dit pour autant que cette prise de conscience engagée durant la formation puisse cicatriser les blessures de l’histoire.
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