Coronavirus, des psychologues réagissent
Le pot commun du Covid 19
A l'heure où s'écrivent ces lignes, le confinement est toujours de mise et les perspectives sur l'après sont encore bien obscures. Le covid 19 s'est emparé des chaînes d'information nationale, les émissions spéciales se multiplient. Le cœur du débat social est tourné vers le confinement ses effets et les perspectives à venir. Les psys n'échappent pas au social et ils sont tour à tour invités à commenter l'actualité, les décisions, l'après... Les médias interpellent à tour de bras le champ psy sur les traumatismes en cours liés au confinement. On nous parle de guerre. Les comparaisons s'enchaînent sur l'état de la société dans la comparaison avec des périodes sombres de l'histoire. Il apparaît important de nuancer et distinguer ce qui est du ressort des effets traumatiques et ce qui est du ressort de l'angoisse. La dimension politique de notre pratique ne devant pas être oubliée devant les signes cliniques, ou les supposés à venir.
Il est nécessaire de dire que le confinement en soi ne produit pas du traumatisme. Il n'y a pas d'effraction du psychisme dans le fait de demeurer à son domicile. Nous ne sortirons pas tous traumatisés de cette période tout à fait particulière que nous vivons. Le traumatisme psychique renvoie à la rencontre avec le réel. Là où il n'y a pas de représentations psychiques possibles. Là où il n'y a pas de mot pour dire ce qui s'est produit. Lorsque la chaîne du discours est rompu et que le sujet ne peut trouver dans ses mots suffisamment de représentations pour voiler l'horreur par exemple, alors là oui il y a des effractions de la capacité à penser. En soi, rester plusieurs semaines à son domicile ne produit pas d'effraction traumatique dans l'appareil psychique. La tentation est pourtant grande actuellement de mettre tout le monde sur le même banc. Nous serions ainsi tous et toutes traumatisés par cette période et l'effort et la solidarité devraient ainsi être soutenue pour tous et toutes dans l'avenir. Il est bon de rappeler que vivre à 4, 5 ou 6 dans 40 m2 n'est pas la même chose que vivre dans une maison de 250 m2 avec jardin.
La question politique n'est pas à perdre de vue pour penser la suite. Elle semble même indispensable pour extraire quelques conséquences à retenir de l'expérience collective que nous traversons. Si le covid 19 vient nous bousculer dans notre quotidien, selon notre situation sociale, nos ressources psychiques, économiques... nous ne serons pas à la même place en sortant ! (...)
En service Covid
Après ces reflexions de T Bonifait sur les aspects inquiétants des conséquences du coronavirus, un autre texte de psychologue, Ludovic Desjardins, qui relate comment, en service Covid, la vie peut reprendre ses droits après la maladie.
Soin ordinaire déconfiné
Si les conséquences du confinement peuvent être inquiétantes du point de vue affectif et social, si pourtant, y compris en service Covid, la vie peut reprendre le dessus, qu'en est-il au moment du déconfinement ? Quel sera le "monde d'après" ? Ces questions, un autre psychologue Sébastien Firpi nous les pose. Comment refaire collectif ?