Une expérience de démarche participative en Maison Relais
Le dispositif des Maisons relais a été créé par une circulaire du 12 décembre 2002 . Il s’agissait alors de s’inspirer des « pensions de famille » développées par la Fondation Abbé Pierre. À l’origine, le dispositif s’adressait à des personnes seules, ayant connu la rue et/ou des échecs répétés dans leur parcours de logement. Il s’agissait d’accueillir « des personnes en situation de grande exclusion », « des personnes qui ont connu la rue »... « fortement désocialisées » et « dont la situation sociale et psychologique, voire psychiatrique, rend impossible à échéance prévisible leur accès à un logement ordinaire ». Le même texte ajoute paradoxalement que ce sont également des personnes qui, « sans nécessiter un accompagnement social lourd, ne peuvent, du fait de leur isolement social et affectif, trouver immédiatement un équilibre de vie dans un logement individuel autonome ». Et il est précisé plus loin que ces personnes accueillies « devront présenter, autant que possible, des profils et parcours suffisamment variés pour dynamiser la vie sociale interne à l’établissement et favoriser son ouverture sur l’extérieur». Les Maisons relais sont classiquement animées par un couple d’hôtes qui intervient sur un collectif de 15 à 20 logements en moyenne. Statutairement, les résidents acquittent une redevance et contractent un titre d’occupation. Ce dispositif est une réponse adaptée à une demande de logement à caractère social. À ce titre, dans le département, les Maisons relais ont intégré l’instance siao , qui peut leur adresser des candidatures. Mais cette intégration crée un paradoxe en ce qu’elle sous-entend qu’il existe un turn-over au sein de la structure de logement, ce qui n’est pas toujours compatible avec le public accueilli, le projet social de la structure elle-même, ou les contenus de la circulaire de 2002. Le dispositif oscille en permanence entre l’hébergement et le logement, entre le chrs et la résidence sociale. Cet entre-deux, cette zone grise, rend nécessaire le développement d’actions innovantes. Il permet une marge de manœuvre qui au risque de créer de l’incertitude, de l’insécurité, doit être utilisée afin de définir un projet spécifique, en phase avec les besoins du public accueilli, loin d’une quelconque modélisation ou reproduction.
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