Du potager à l’assiette, la cheffe de cuisine propose des ateliers avec les collégiens
Quel est ton parcours ?
Je suis cheffe de cuisine depuis 22 ans. Avant ça, j’étais cuisinière. Je suis montée en tant que seconde, j’ai tenu une clinique en gérante-cuisinante, et maintenant je suis dans un établissement scolaire. J’ai aussi travaillé dans un Ehpad. Et je suis bientôt à la retraite, encore un an !
Comment est né ce projet de potager au collège ?
C’est un projet qui a été mis en place l’année dernière par l’homme d’entretien, qui est aussi un passionné de jardin. Il avait de la terre, il en a fait un potager, et maintenant il garde les tontes de pelouse pour en faire du terreau. Les plantations, il les fait avec les élèves : tomates, pomme de terre, potimarron, légumes.
Ils sèment, plantent, ils regardent la plante évoluer, ils cueillent, ils ramassent, puis ils me les apportent pour qu’on les travaille ensemble. Une fois par mois, avant le repas, je propose des ateliers.
Ils coupent les légumes et les préparent pour faire des soupes. En novembre, ils vont ramasser des tomates vertes et on va en faire des confitures, avec de l’orange et du gingembre. Ce sera mis en pot et les enfants vont les vendre pour partir en voyage avec le collège.
Vous travaillez avec les professeurs ?
Oui, les professeurs me demandent s’ils peuvent faire des ateliers avec moi, ils sont très contents de ce potager. Je ne leur dis jamais non. Alors on s’organise et on prévoit des ateliers. L’année dernière, avec le prof d’allemand, on a fait des crêpes allemandes avec de l’eau gazeuse. Je travaille toujours en petit groupe pour éviter les chamailleries, donc j’ai fait plusieurs séances avec à chaque fois des groupes de 5 élèves. Ça a beaucoup plu aux enfants.
Comment faire manger des légumes aux collégiens ?
On cuisine, on prépare, et après je leur dis de goûter. Parfois j’observe des réticences, mais souvent ils adorent. Il y a plein de matières à travailler sur les légumes. J’avais fait par exemple du rutabaga poêlé au miel en petit bâtonnet. J’avais mis ça en démonstration au self pour qu’ils goutent et ils ont trouvé ça super bon.
Et puis, je ne travaille qu’avec des produits frais. Je prends certains de mes produits chez un producteur raisonné de Saint-Genouph, il ne met pas de traitement ni de pesticide ! Et le poulet vient d’un producteur de Saint-Branchs. C’est ce qui fait plaisir aux enfants. Quand je traverse la cour, ils me disent « oh madame qu’est-ce que c’était bon à midi ! ». Même si c’est difficile le matin, à la fin de la journée, je suis contente. Surtout que pour certains, c’est leur seul repas, il ne faut pas l’oublier.