Périscolaire et différences
Un cadre spécifique Une des contraintes à laquelle nous avons été confrontés a été celle du transport. Les enfants scolarisés en ULIS ont des recrutements plus larges que le périmètre habituel de l’école. Plusieurs élèves viennent d’autres communes et parfois de loin, avec un transport spécifique organisé par le Conseil départemental. Les véhicules assurant ces déplacements ont des horaires et des tournées fixes gérées par le département, qu’il n’est pas possible de faire varier. Jusqu’à la réforme des rythmes de 2013, en raison de cette contrainte, seuls les enfants habitant près de l’école, ou ceux que leurs parents pouvaient venir chercher, ont pu bénéficier des activités périscolaires du soir. Une situation qui peut paraître paradoxale et injuste, mais le problème est plus complexe qu’il n’y parait. Ces enfants venant avec un transport ont parfois presque une heure de trajet entre leur domicile et l’école. Si le Conseil départemental avait pu mettre en place des transports en fonction des activités périscolaires, il se serait alors posé le problème de la fatigue avec des activités se terminant à dix-huit heures. Cette situation particulière, d’enfants dépendants d’un transport, a cependant induit des aménagements dans le domaine scolaire et périscolaire, en particulier lors de sorties, de présentation de projets de classe, de la fête d’école…
Animer et adapter La participation des enfants en situation de handicap aux activités périscolaires, a amené à des prises de conscience et des adaptations de la part des animateurs et des organisateurs. Lors des inscriptions aux activités, celles-ci sont classées par niveau de classe ou de cycle. Il n’est pas simple pour les enfants d’ULIS de se retrouver dans cette logique de classement. Qu’est-ce qu’une classe ? Un âge ou un niveau scolaire ? Les animateurs, quant à eux, préparent leurs activités en fonction d’un niveau attendu. Cela a parfois donné des situations compliquées, des incompréhensions, voire des tensions. C’est la connaissance de ce public particulier et le lien avec les enseignants, qui a permis de préparer les animateurs à ces situations et d’adapter leur projet en fonction des enfants. Le fait que des animateurs puissent travailler régulièrement à l’école et qu’un lien arrive à se créer entre les différentes personnes ayant à s’occuper de ces enfants, qu’ils soient enseignants, animateurs, ou coordinateur, facilite cette connaissance et cette adaptation. Mais cela n’est pas toujours simple, car le statut du personnel intervenant en périscolaire est souvent précaire. Et quand les enseignants terminent, les intervenants prennent en charge les enfants. Leurs temps se croisent. Parfois, des projets ou des formations arrivent à être mises en place, dans lesquels les intervenants et les enseignants co-interviennent, mais cela reste très rare.
Cet article est issu du dossier n°24 de la revue Les Cahiers de l'Animation