Quels devenirs pour l'animation sociale ?
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« L’animation sociale » : une expression reconnue
Le terme « animation sociale » est passé dans le langage professionnel courant, comme en témoignent des articles dans les revues de l’animation et du travail social, des prises de position institutionnelles, le livre de Alain Langlacé sur l’animation dans le secteur social et médico-social1, les écrits de Bernard Hervy, président du Groupement des animateurs en gérontologie (le GAG), les positions critiques universitaires de Jean-Claude Gillet…
Au niveau des formations professionnelles d’animateur contrôlées par le ministère chargé de la Jeunesse, il existe une spécialité du BPJEPS, deux certificats de spécialisation, une mention du DEJEPS2, des passerelles avec les diplômes historiques du social. Mais si l’expression « animation sociale » est établie, il est plus difficile de définir précisément ce qui la caractérise. Pour commencer, au risque de la simplification, revenons sur les deux concepts d’animation et de social.
L’animation conçue et inscrite dans une logique d’éducation populaire s’adresse à tous sans distinction d’âge, d’origine, de position. Elle a pour finalité de:
- Participer à la transformation des personnes, des groupes et des organisations ;
- Favoriser le développement des liens sociaux ;
- Agir pour l’autonomie des personnes et des groupes ;
- Soutenir la transformation des dynamiques des territoires ;
- Contribuer au développement du bénévolat, de la vie associative, de l’engagement citoyen ;
- Aider les personnes et les groupes à interroger leurs références, leurs habitudes, leurs représentations
L’animateur agit essentiellement en proposant des situations permettant à des personnes et à des groupes de vivre des temps d’activités qui font sens pour eux. Le plus souvent dans une démarche collective de projet, l’animation met en jeu l’appropriation culturelle, les possibilités du vivre ensemble, et ce que nous appellerons la citoyenneté ou l’émancipation collective. En référence à l’éducation populaire, il s’agit d’une intervention permettant de comprendre et d’agir sur son environnement afin de le transformer, et par là de contribuer au développement des individus et des groupes.
À l’inverse, le travail social ne s’adresse pas à tous mais seulement à certains : aux personnes qui connaissent un mal-être, une souffrance, nécessitant un soutien, un étayage, de durée variable, pour maintenir ou rétablir leur inscription dans la société.
Travail social et animation ne s’inscrivent donc pas dans les mêmes finalités, «agir ensemble pour se développer et transformer les milieux de vie» et «maintenir ou rétablir une place dans la société» ne se confondent pas. Pour autant, ces deux visées différentes ne sont pas en contradiction, elles peuvent se croiser, voire se compléter dans des pratiques de terrain. Au fond, pour le travail social, l’animation est une forme d’intervention pertinente et mobilisable, alors que pour l’animation, le champ du social est l’un des lieux possibles d’intervention.
Un contexte qui amplifie une rencontre déjà faite
Commençons par dire que ce n’est pas une nouveauté ! Il y a longtemps que l’animation et le travail social se sont rencontrés. Souvenons-nous de la création de la fonction, puis du diplôme de moniteur-éducateur à partir de l’engagement des mouvements d’éducation populaire dans les maisons d’enfants de l’après Seconde Guerre mondiale. Souvenons-nous des premières formations d’éducateur, dont certaines étaient conduites par des mouvements d’éducation populaire, dont les CEMÉA. Souvenons-nous aussi que le DEFA a été créé en 1979 par décision conjointe des ministères de la Jeunesse et des Sports et des Affaires sociales, et qu’il était délivré sous le double contrôle et la double signature de ces deux administrations. Puis vint la fin des Trente Glorieuses, avec le chômage massif, la désaffiliation, la massification des phénomènes d’exclusion… Le tournant des années 1980 changera la donne pour l’animation, le social et leurs interactions.
Pour le social
Le nombre des personnes en difficulté d’inscription, ou complètement exclues, grandit, élargissant ainsi les frontières et les formes de son action. Plus récemment, le développement de la compétition entre les individus, des exigences pour être productif, de la responsabilisation individuelle à outrance, contribue fortement à modifier les formes d’intervention. La mise en place des politiques d’intervention sociale (insertion, ville…) souligne d’autres formes d’exclusion et de souffrances, et crée ainsi autour du noyau historique du social un deuxième cercle aux limites plus floues.
Pour l’animation
Il existe un même glissement : les animateurs sont convoqués pour intervenir sur le lien social qui se délite et sur les conséquences des exclusions. Depuis les rodéos incendiaires des Minguettes à Lyon, qui entraîneront les premiers dispositifs anti été chaud3, l’animation a été fortement invitée, par le biais des dispositifs et des financements, à se préoccuper directement et quantitativement de ces questions. Cette politique la marquera durablement. Les animateurs seront souvent en première ligne de cette nouvelle politique, car facilement mobilisables par les décideurs locaux pour des actions ponctuelles. Ce recours aux animateurs entraînera l’élargissement de leurs compétences et de leur employabilité. Il confirmera également leur expansion progressive, au-delà de l’animation du loisir éducatif, vers l’intervention ou la réparation sociales. Parallèlement, les lois de 2002 et 2005 ont également contribué à renforcer la place de l’animation au sein des structures classiques du social et du médico-social. Les animateurs ont alors progressivement investi les CHRS, l’hôpital psychiatrique ou général, les accueils de jour, les EHPAD, les lieux de vie, les équipes de prévention spécialisée…
Ce développement explique donc par une double évolution :
- L’aspiration de l’animation vers l’intervention sociale dans des logiques de prévention et d’insertion ;
- L’embauche d’animateurs dans des lieux du social et du médico-social dans un souci d’amélioration de la qualité de la vie.
Quelles appréciations porter sur cette évolution, ce glissement ou cette ouverture de l’animation aux questions, aux publics et aux structures du social ?
Une approche pessimiste de la spécificité de l’animation sociale
Les animateurs ne sont pas suffisamment préparés à intervenir sur les questions auxquelles ils vont nécessairement être confrontés.
Les animateurs engagés dans les dispositifs publics sécuritaires et de contrôle familial
Des animateurs sont appelés à s’inscrire dans les dispositifs publics à caractère social et/ou sécuritaire que sont les divers dispositifs de réussite éducative et les CLSPD (Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance). En quoi les diplômes professionnels, même spécifiquement dédiés au champ du social, délivrés par le ministère chargé de la Jeunesse, préparent-ils à intervenir de plain-pied dans ce secteur ?
Les animateurs engagés dans les dispositifs publics de veille éducative
La loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005 prévoit de créer 750 « équipes de réussite éducative » pour les écoliers et 150 « plateformes de réussite éducative » pour les collégiens, « réunissant autour des élèves en grande difficulté et de leurs parents des professionnels spécialistes de l’enfance (enseignants, éducateurs, animateurs, travailleurs sociaux, rééducateurs, pédopsychiatres, kinésithérapeutes, orthophonistes…) », afin de mettre en œuvre un accompagnement des enfants et adolescents identifiés, voire une prise en charge à caractère social, sanitaire, éducatif et culturel, collectif ou individuel. Des animateurs participent à ces dispositifs. Mais à la différence des travailleurs sociaux et des professionnels de santé, sont-ils au fait des obligations légales portant sur la confidentialité et le secret, et plus globalement, que savent-ils de ce principe déontologique ?
Les animateurs salariés des structures « marchandes » du social
Le social est un marché économique ouvert, dynamique, en plein développement quantitatif pour autant qu’on y choisisse scientifiquement la niche à développer. De grands opérateurs marchands l’ont constaté et y interviennent activement, essentiellement aujourd’hui dans l’ouverture et la gestion de structures d’hébergement pour personnes âgées. Le secteur du handicap commence à connaître une telle mutation, ceux de l’aide à domicile et de l’accueil de la petite enfance également. Grand constat actuel : si le social dit «de crise» (grande exclusion, protection de l’enfance, errance, psychiatrie…) reste aujourd’hui de la responsabilité directe ou déléguée de la collectivité publique, le social dit «de service» (loisirs particuliers, aide à domicile, personnes âgées, accueil petite enfance…) est de plus en plus laissé à la sphère de l’initiative privée marchande.
Il s’agit alors pour les professionnels de l’animation qui interviennent dans ces structures marchandes de produire des prestations qui satisferont avant tout les acheteurs de celles-ci, au premier chef les familles et les parents des personnes destinataires des prestations fournies. C’est le règne de l’enquête de satisfaction basée sur des items consuméristes sous-jacents aux culpabilités et aux représentations familiales, le «ici il y a de l’animation, ce n’est pas un mouroir!».
Les animateurs salariés de structures publiques ou privées associatives sans réels projets
Nombre de structures du social de service avancent des projets d’action, des projets sociaux, qui n’en sont pas moins des chimères rapportés à la réalité des actions et des fonctionnements. Rien ici n’est bien nouveau. Dans ces structures, l’action d’animation est limitée à une mise en œuvre de l’agitation vide des personnes, de la production d’objets directement destinés à la poubelle, de la reproduction pitoyable et aliénante des jeux et des «animations» vus à la télé. Cela crée de l’emploi…
Comment pallier ces manques pour une complémentarité à renforcer ?
Garantir une culture du social dans les parcours de formation
Des initiatives de formateurs et de centres de formation préparant aux diplômes de l’animation sont possibles, et urgemment nécessaires. Des initiatives individuelles portées par des professionnels de l’animation et par leurs collègues travailleurs sociaux peuvent également corriger ces manques. Il reste cependant évident que des évolutions des contenus de formation doivent intervenir afin de permettre aux diplômés Jeunesse d’agir en acteurs et en partenaires responsables et informés avec leurs collègues du social.
Choisir ses alliés et ses terrains
Pour autant qu’on ne limite pas les diplômés de l’animation à une professionnalité neutre et techniciste, mais qu’on ancre leurs formations et les conceptions de leurs rôles dans les références à l’éducation populaire faite de projet d’autonomie des personnes et des groupes, une évidente rencontre est à faire vivre avec ceux qui, dans le social, sont attentifs aux actions collectives et coopératives, et au travail avec les groupes. Toujours la question du projet politique…
Animateurs ou animation ?
La « fonction d’animation » peut être mise en œuvre par des animateurs, mais également par ceux qui ont pour fonction le soin ou l’éducation «spécialisée» dans le cadre de la prise en compte globale des personnes. Mais, dans ce second cas, c’est souvent cette fonction d’animation qui est mise de côté en situation de difficultés financières, de tensions ou de crises avec des-les usagers, de sous-effectif… Ou s’agit-il de dire que la fonction d’animation ne peut être tenue, assurée, garantie que par des «animateurs», oiseaux rares décalés et nécessaires dans les équipes de soin ?
Mais cette complémentarité ne pourra exister réellement que si les animateurs engagés dans le social possèdent les clés et connaissent les usages du milieu. Devant la machine à réglementer au nom de la prévention, devant les actuelles tendances à l’individualisation des accompagnements, devant la mise en place d’une nouvelle «police des familles», devant la marchandisation en cours du social de service, les animateurs professionnels ne peuvent pas être laissés à eux-mêmes. Et faut-il raisonner en des termes qui ouvrent alors la porte à un corporatisme «animateurs», en écho et reflet aux multiples corporatismes déjà activement à l’œuvre dans le social et le soin ?
Approche optimiste de la spécificité de l’animation sociale
Commençons à préciser ce que l’animation sociale peut apporter d’original aux publics et aux institutions du social.
Un regard sur les publics qui ne se réduit pas au symptôme ou à la souffrance
L’animateur, par son parcours et son absence de formation à la réparation ou à la remédiation, s’adresse d’abord à la personne dans sa globalité. Il ne s’agit pas là d’une incapacité à considérer et à agir sur les difficultés rencontrées par les personnes, mais plutôt d’affirmer qu’au-delà des symptômes et des souffrances, le sujet doit être considéré dans sa globalité. Cette approche apporte dans ces institutions une posture et des relations différentes de celles des autres professionnels. Elle constitue pour les destinataires un élément de la qualité de vie et de la consolidation de l’estime de soi, et peut-être du plaisir de vivre.
Une compétence sur la vie collective et son organisation
Une des compétences et des fonctions de l’animation est la mise en place d’organisations collectives qui respectent l’identité de chacun et qui y ajoutent un plus par la rencontre et l’action avec d’autres. Organisation de la vie quotidienne, régulations collectives, attentions au cadre de vie et aménagements possibles, projets partagés… La palette est large, et bien connue.
Des activités « plaisir », pas « soignantes ». Même si…
Il y a plusieurs façons de proposer et de conduire des activités, et le secteur social a su depuis longtemps s’emparer de celles-ci dans le cadre de programmes éducatifs, de projets thérapeutiques… Telle ou telle autre activité sera proposée ou pas selon les symptômes, les souffrances, les difficultés à résoudre. Elles font en ce cas partie de la panoplie clinique, et à ce titre leurs modalités de mise en œuvre peuvent être assez éloignées de la façon dont les mêmes techniques sont abordées dans le cadre de loisirs, alors que la proposition d’activités dans le cadre de l’animation globale n’est pas dépendante des projets et des programmes thérapeutiques – même si d’évidence des difficultés ou des impossibilités individuelles sont à prendre en compte. Il s’agit ici de « faire des choses » pour le seul plaisir de les faire, sans autre finalité que la satisfaction d’avoir réussi. Ce qui n’exclut pas l’exigence, la complexité, les cycles essai-erreur-réussite, mais cela au rythme et selon le choix des participants.
Une fenêtre sur le monde
Alors que les soignants et les travailleurs sociaux sont centrés sur le soin (tout en prenant évidemment en compte la personne, pas de mauvais procès), l’animation propose un décalage, une ouverture sur ailleurs : ce qui se passe dans la vie, dans le monde, l’actualité environnante, l’ouverture culturelle…
Un possible poil à gratter
Le décalage par rapport aux protocoles de soin, et aux centrages nécessaires sur ce qui va mal chez les personnes, permet à l’animation de voir les usagers de façon différente du reste de l’équipe. Les modes d’accompagnement, de contact, les relations liées durant les pratiques d’activités font également entendre et connaître les usagers de façon différente. Il est alors possible de restituer à l’équipe cette part des usagers parfois méconnue, ce qui peut permettre à tous de voir différemment les personnes et de questionner éventuellement les méthodes de travail mises en œuvre en tenant compte de ces lectures enrichies.
Il en va de même des organisations collectives, parfois plus adaptées à des commodités d’organisation qu’aux individus ; voir l’exemple célèbre de l’heure du repas du soir en milieu hospitalier et en maisons de retraite…
Un projet global revendiqué qui vise à la transformation sociale4
Si on ne limite pas l’animation à la mise en place d’occupations régulières destinées à «remplir le temps qui passe», son approche relève d’un projet plus global qui doit donner du sens à l’action. Elle est faite d’actions quotidiennes, d’activités et de loisirs qui deviennent autant de repères temporo-spatiaux, sociaux et existentiels, et qui sont une combinaison de trois démarches :
- La démarche de projet, qui nécessite des capacités multiples : techniques, méthodologiques, relationnelles, culturelles, symboliques, pédagogiques, d’animation d’équipe, d’autoformation permanente ;
- La démarche collective, capacité à faire et à entreprendre avec des groupes, à accompagner des personnes dans la réalisation en mettant à profit la dynamique de groupe ;
- La démarche partenariale, pour faire collaborer des professionnels et des institutions ayant des intérêts et des logiques d’action différents.
Le travail social, à la différence de l’éducation populaire dont nous sommes issus, se contente de favoriser l’autonomie des publics. Dans une neutralité regrettable, il s’arrête sur le seuil de la transformation sociale. Or, nous affirmons que l’animation doit être un vecteur de transformation sociale. À ce titre, l’animation permet de réinjecter du politique dans le travail social
Garantir le besoin d’agir
Si un individu, quel que soit son âge, ne peut plus pratiquer d’activité, cela signifie pour lui une perte de symboles riches de sens car :
- Le besoin d’agir s’oppose à la sensation d’un environnement auquel il faudrait seulement s’ajuster et s’adapter (une sensation que nombre de personnes en institution peuvent ressentir) ;
- Le besoin d’agir s’oppose à un sentiment de soumission, qui « entraîne chez l’individu un sentiment de futilité, associé à l’idée que rien n’a d’importance5 » ;
- Le besoin d’agir, qui occupe une place centrale dans le développement de la personne, s’il est réactivé, donne à l’individu âgé le sentiment que la vie vaut encore la peine d’être vécue.
Prenons acte de l’existence d’une animation dite sociale, issue des expérimentations de l’éducation populaire et des convergences des ministères en charge du social et de la jeunesse. Cette forme d’animation se développe qualitativement par la diversité des institutions et des publics concernés, et quantitativement par l’augmentation des effectifs d’animateurs. Cette extension est malheureusement liée à l’élargissement des frontières qui délimitent l’intervention sociale.
Progressivement, de nouvelles catégories de population sont mises dans l’incapacité d’assurer elles-mêmes leur autonomie et leur inscription dans la vie sociale. Travailleurs pauvres, chômeurs de longue durée, « inemployables », habitants des quartiers relégués… sans oublier une large partie de la jeunesse, et les migrants devenant potentiellement, par voie d’exclusion, des publics de l’animation sociale.
Les animateurs voient ainsi se multiplier les structures qui ont recours à leurs activités. À côté de ces nouveaux venus, les structures historiques du social, qui avaient déjà parcimonieusement recours à l’animation, ont accentué leurs demandes. Les évolutions réglementaires ont joué un rôle, mais aussi la marchandisation du social, qui n’est pas loin de considérer l’animation comme un argument de vente.
En tant que mouvement d’éducation populaire, nous portons une appréciation nuancée sur ce développement de l’animation sociale. Ni enchantement pédagogique ni constat de trahison inévitable de l’éthique.
L’animation sociale est, pour les structures historiques du social, comme pour celles issues de la massification de l’exclusion, un mode d’intervention sous conditions. Potentiellement, elle est à même d’enrichir et de faire évoluer les projets et les pratiques. Pour cela, il importe qu’elle reste centrée sur ses modes d’intervention habituels : appropriation culturelle, action collective et accompagnement collectif des personnes dans l’implication dans la vie sociale.
Mais l’animation doit également s’approprier la culture et l’éthique des institutions et des professionnels du social. C’est nécessaire pour que le travail en équipe de professionnels différents soit possible et, vu la complexité des actions et dispositifs qui s’attaquent aux conséquences des exclusions, c’est un impératif pour éviter tout dérapage.
Une telle voie est possible, et profitable pour tous. Cependant, il ne faut pas négliger le chemin qu’il y a à parcourir pour un grand nombre d’animateurs. Rappelons qu’à peine plus d’un tiers des animateurs en exercice ont bénéficié d’une formation professionnelle ; n’oublions pas la précarité des emplois et la réalité des conditions de travail, qui sont loin de permettre la sérénité et la sécurité nécessaires pour tenir une posture professionnelle. Nous prenons ainsi la mesure du travail à accomplir pour que l’animation sociale puisse, dans les pratiques, tenir les promesses que nous avons pointées. Une chose est sûre, c’est la nécessité de multiplier les actions de formation de toutes natures pour accompagner et soutenir cet ancrage qualitatif de l’animation dans le champ du social
Notes
1. A. Langlacé, Animateur dans le secteur social et médicosocial, Paris, éditions des Actualités sociales hebdomadaires, 2004.
2. BPJEPS : Brevet professionnel jeunesse, éducation populaire et sports, diplôme de niveau 4 qui a pris la suite du BEATEP. DEJEPS : Diplôme d’État JEPS qui a pris pour partie la suite du DEFA.
3. Il s’agit d’un dispositif d’animation ciblé sur la population jeune des quartiers en difficulté sociale. Ces animations sont censées contenir la jeunesse et contribuer, autant que faire se peut, à lui faire retrouver le chemin de l’insertion sociale.
4. Ce paragraphe et celui qui le suit reprennent largement des propos de Geneviève Zehnder, du Groupement des animateurs en gérontologie.
5. D.W. Winnicott, Jeu et réalité, Paris, Gallimard, 1971, p. 126
Article paru dans la revue Vie Sociale et Traitements - 2011/1 - n° 109